Des origines à nos jours

" L’expérience a appris que dans les affaires de la vie, un secours venu à propos avait toute l’importance d’un trésor ... "

Théophraste Renaudot
Médecin de Louis XIII, préoccupé du sort des pauvres, il crée les
"consultations charitables" pour les démunis et en 1637,
organisation officielle de prêt sur gage : le Mont-de-Piété.

Tout commence à Pérouse en 1462, alors que l’Italie se bat contre les abus de l’usure.
Lors d’une prédication, le moine Récollet Barnabé de Terni propose de faire une quête dont le produit serait employé à fonder une banque charitable. Cette initiative fut favorablement accueillie et un bureau fut ouvert à tous ceux qui, manquant d’argent, trouvèrent à emprunter en donnant un gage de garantie.

Cette banque prit pour nom Monte di Pieta


La raison d’être des Caisses est exprimée.

Le 4 mai 1515, à l’issue du Concile de Latran, le Pape Léon X officialise les Monti et reconnaît ces établissements comme des institutions de crédit à la consommation, voire de crédit à la production. Le Mont-de-Piété de Rome, créé en 1939, prospère à un tel point qu’il servira de modèle à d’autres.

Outre sa première mission d’arracher les miséreux aux affres de l’usure, l’Institution étend son aide à toutes les couches sociales. Le succès est tel que les Monts-de-Piété deviennent éminemment modernes, propres à développer les premières grandes techniques bancaires.

La fonction traditionnelle de banque fait sa première

Le nombre des Monts-de-Piété s’accroît. A la fin du XV siècle, il en existe, en Italie, environ 80. En France, Avignon et le Comtat Venaissain alors terre papale et italienne voient s’ériger le 23 avril 1577, le Monti di Pieta de la Congrégation Notre-Dame-de-Lorette.

Sous le ministère de Richelieu, en 1637, le médecin Théophraste Renaudot réussit à intéresser le cardinal à la fondation dans Paris du premier établissement de prêt sur gages. En 1643, le Roi Louis XIV autorise l’ouverture des Monts-de-Piété dans de nombreuses autres villes. L’Institut se propage dans le même temps en Europe, et en particulier, on assiste à une véritable éclosion des Monts en Belgique et aux Pays-Bas jusqu’en 1795.

La mission des Caisses est tracée.

La révolution de 1789 faillit être fatale aux Monts-de-Piété. Le crédit n’existant plus, la loi du 23 juin 1794 prescrira les dégagements " gratis " sans que les engagistes puissent être tenus à payer aucun droit ni intérêt.

Le réseau se met en place.

Le 24 octobre 1918, les Monts-de-Piété deviennent les Caisses de Crédit Muncipal et sont habilités à ouvrir des comptes de dépôts.

Un décret du 30 novembre 1936 les organise, celui du 20 mai 1955 leur donne un statut et le décret du 7 octobre 1983 compose les Conseils d’Administration.

L’organisation nationale du GRIFFON est structurée en 20 Caisses, regroupées dans une association (loi 1901), fondée en 1928 dénommée Conférence Premanente des Caisses de Crédit Municipal.

La Conférence Permanente formule ses avis sur les réformes législatives ou règlementaires et intervient auprès des pouvoirs publics, ainsi qu’auprès de l’organisme centralisateur des Etablissements Publics de prêts sur gages, au plan international.
Elle est gérée par un bureau élu par les représentants des établissements où doit siéger paritairement administrateurs et directeurs.

Les caisses sont instituées par décret, contresigné par le Ministre des Finances et celui de l’Intérieur sur demande d’un Conseil Municipal. Elles ont la personnalité morale et l’autonomie budgétaire; leur budget est préparé par la Direction, délibéré par le conseil d’Administration et soumis au Conseil Municipal.

Le cadre juridique est fixé.

Au XXe siècle, le visage contemporain des Caisses de Crédit Municipal se dessine définitivement.

Le Crédit Muncipal est un établissement public de crédit et d’aide sociale sans but lucratif.
Cantonnées tout d’abord au seul prêt sur gages, les Caisses ont obtenu l’élargissement de leur mission, ayant la possibilité depuis le 11 juin 1954, de consentir des prêts aux fonctionnaires et assimilés, d’effectuer depuis le 24 janvier 1984, toutes les opérations bancaires, et depuis le 13 juillet 1987, d’étendre leur compétence en matière de crédit à certaines personnes morales.

Le 15 juin 1992, le législateur complète l’Institution, en confirmant la municipalité comme actionnaire ou sociétaire unique.